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Hailé sélassié
24/03/2007 20:56
Né le 23 juillet 1892, près de Harer, Ethiopie De son nom originel TAFARI MAKONNEN, empereur d'Ethiopie de 1930 à 1974 qui essaya de moderniser son pays et qui l'emmena dans le courant des politiques africaines après la seconde Guerre Mondiale. Il fit rentrer son pays dans la Ligue des Nations et les Nations Unis et fit d'Addis Ababa le centre majeur de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine). Tafari est l'arrière-petit-fils de Sahle Selassie de Shewa et le fils de Ras Makonnen, conseiller principal de l'Empereur Menelik II. Instruit chez lui par des missionnaires français, Tafari dès son jeune âge impressionna favorablement l'empereur par ses capacités intellectuelles et on lui donna rapidement des responsabilités. Tout d'abord comme gouverneur de Sidamo et des provinces de Harer. Il suivit une politique progressiste, visant à casser le pouvoir féodal de la noblesse locale en augmentant l'autorité du gouvernement --- en développant un service civil salarié, par exemple --- Il fut amené de cette façon à représenter les personnes qui étaient pour une politique progressiste. En 1911 il se maria avec Wayzaro Menen, une arrière-petite-fille de Menelik II. Quand Menelik II mourut en 1913, son petit-fils Lij Yasu lui succéda au trône, mais le manque de sérieux de ce dernier et ses affinités pour l'Islam le rendirent impopulaire auprès des populations Chrétiennes d'Ethiopie. Tafari devint le point de ralliement de la résistance chrétienne, et il détrôna Lij Yasu en 1916. Sur quoi, Zauditu, la fille de Alors que Zauditu était conservatrice dans sa façon de voir les choses, Ras Tafari était progressiste et devint le centre des aspirations de la jeune génération moderniste. En 1923 il eut un succès manifeste en intégrant l'Ethiopie dans la Ligue des Nations. Les années suivantes il se rendit à Rome, Paris, et Londres, devenant ainsi le premier dirigeant éthiopien à se rendre à l'étranger. En 1928 il s'attribua le titre de "négus " (roi), et deux ans plus tard, quand Zauditu mourut, il fut couronné empereur (2 novembre 1930) et pris le nom d'Haile Selassie (Force de la Trinité). En 1931 il promulgua une nouvelle constitution, qui limita de beaucoup le pouvoir du Parlement. Depuis la fin des années 20, Hailé Sélassié était le gouvernement africain, et, en établissant des écoles en province, en renforçant les forces de police, et en rendant progressivement hors la loi les taxations féodales, il voulait aider son peuple tout en augmentant l'autorité du gouvernement central. Quand l'Italie envahit l'Ethiopie en 1935, Haile Selassie mena la résistance, mais en mai 1936 il fut forcé à l'exil. Il demanda l'aide de la Ligue des Nations lors d'un discours mémorable qu'il donna à Genève le 30 juin 1936. A l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale, il assura l'assistance britannique en formant une armée composée d'Ethiopiens exilés au Soudan. Les forces britanniques et éthiopiennes envahirent l'Ethiopie en janvier 1941 et reprirent Addis Ababa quelques mois plus tard. Quand il reprit le pouvoir, il rétablit des réformes dans le but de moderniser le gouvernement et la société éthiopienne graduellement. Le gouvernement éthiopien continua à être largement l'expression de l'autorité d'Haile Selassie. En 1955 il forma une nouvelle constitution lui accordant encore plus de pouvoir que la précédente. Une opposition manifeste à sa façon de gouverner fit surface en décembre 1960, quand un groupe de dissident de l'armée pris le contrôle d'Addis Ababa et furent délogés seulement après un difficile combat avec les forces de l'armée fidèles à Haile Selassie. Menelik II devint Impératrice en 1917, et Ras (prince) Tafari fut nommé régent et héritier apparent du trône. Haile Selassie joua un rôle très important dans la création de l'OUA en 1963. Son règne en Ethiopie continua jusqu'en 1974, quand la famine, le taux de chômage, et le manque de dynamique de son gouvernement poussa une partie de l'armée à la mutinerie. Ils destituèrent Hailé Sélassié et établirent un gouvernement militaire provisoire qui épousait les idées marxistes. Haile Selassie fut capturé et gardé dans son propre palace, où il passa le reste de sa vie. Les sources officielles attribuèrent sa mort à une cause naturelle, mais plus tard des preuves émergèrent tendant à prouver qu'il avait été étranglé sur ordre du gouvernement militaire. Le Couronnement d'Hailé Sélassié :
" L'événement majeur c'est, en 1930, le couronnement de Ras Tafari comme empereur sous le nom d'Hailé Sélassié premier («Pouvoir de la Trinité » ), roi des rois, seigneur des seigneurs, lumière du monde, lion conquérant de la tribu de Juda. Les cérémonies ont duré dix jours et ont eu un retentissement mondial. Soixante-douze pays ont envoyé des représentants. En cadeau, l'Angleterre a restitué à Hailé Sélassié un sceptre pris à l'Éthiopie par le passé. Au mois de juin 1931, le National Geographic sort un numéro consacré à l'Éthiopie - le deuxième en deux ans, c'est dire si ce coin d'Afrique est à la mode - avec des photos d'Hailé Sélassié dans son resplendissant costume du couronnement. Et le Daily Gleaner publie sa photo en première page. Aux yeux des Africains, toutes ces péripéties prennent la dimension d'une légende. Voici le récit qu'en fera Howell quelques années plus tard:
En 1930, le duc de Gloucester fut amené à s'acquitter de l'une des missions les plus intéressantes qui lui aient jamais été confiées. C'était à l'occasion du couronnement de Sa Majesté Ras Tafari, roi des rois, seigneur des seigneurs, lion conquérant de la tribu de Juda, élu de Dieu et lumière du monde. Le duc était chargé de représenter son père, le roi anglo-saxon. E remit à Sa Majesté Ras Tafari, roi des rois, seigneur des seigneurs, un sceptre en or massif de vingt-sept pouces de long qui avait été pris à l'Éthiopie il y a plusieurs milliers d'années. Le duc tomba à genoux devant Sa Majesté le roi des rois et lui parla d'une voix forte : « 0 Maître, Maître, mon père m'envoie pour le représenter, Monsieur. Il ne peut pas venir, mais il dit qu'il vous servira jusqu'à la fin des temps, Maître. » Ce qui était prédit au psaume 72, 9 à 11, et dans la Genèse, 49-10. D'un côté du sceptre était écrit : « L'Éthiopie doit toucher Dieu de ses mains »; de l'autre : « Roi des rois d'Éthiopie ». Le sommet de la poignée était décoré d'un sceau et au-dessus était une croix dans laquelle était sertie une gemme écarlate […] . C'était une cérémonie extraordinaire, l'église commença à se remplir. […] Les hommes avaient des épées serties de pierres précieuses. Sur la tête, ils portaient des coiffes tressées d'or, sous lesquelles apparaissaient leurs crinières de lions. Les femmes, au contraire, étaient lourdement voilées. Leurs Majestés arrivèrent à la cathédrale dans un carrosse tiré par six chevaux arabes blancs. La reine Omega, dans sa robe d'argent, et son escorte montée sur des mules, les épaules drapées dans des peaux de lion, formèrent une procession devant l'église […]. On présenta au roi Alpha le globe et le sceptre, et des épées et autres emblèmesde sa charge. Des dignitaires des grandes puissances du monde offrirent au roi Alpha les trésors des océans. L'Empereur avait tenu à diriger lui-même les préparatifs pour recevoir ses milliers d'hôtes, et pendant des jours on avait pu le voir aller et venir dans sa voiture rouge pour surveiller le travail des employés blancs à qui il avait ordonné de construire une nouvelle route, la plantation des gazons et l'extension de l'éclairage public à toute la cité.
Pour pittoresque que soit, cette description n'en est pas moins conforme à la réalité, y compris en ce qui concerne Hailé Sélassié, croqué dans ses déploiements d'énergie inépuisable, veillant lui-même à l'exécution de ses ordres par ses «employés blancs» (pendant tout son règne, il fit appel à de nombreux ingénieurs et conseillers occidentaux). On remarque aussi l’image du «roi Alpha et de la reine Omega» reprise de Balintine. Est-ce Annie Harvey, la « missionnaire », qui a fait à Howell ce récit du couronnement? De la petite bande, elle est probablement la seule, avec son mari, à y avoir assisté. Selon Henry Dunkley, un des premiers rastas, « Howell a tout copié sur les Israélites [le groupe d'Annie Harvey]. Il avait mis la main sur une photo du prince de la paix à son bureau de Paradise Street et l'avait reproduite ". » Cette photo du roi des rois, queue soit venue d'Annie Harvey, du Gleaner, des Black_7ews ou d'ailleurs, Howell en fera tout au long de sa vie de très nombreux retirages pour les distribuer à ses adeptes. Elle deviendra son emblème. À sa mort, il en avait encore une liasse - un peu floue à cause des reproductions successives - dans la petite valise en carton qu'il laissa en héritage.
L'homme aux larges épaules se tient sur la berge de l'île, sa petite photo dans la main, prêt à bondir. Pas un instant il n'a eu la velléité de chercher un travail. E a foncé droit devant lui - il sait où il va. IU n'a pas un regard en arrière vers la belle liberté de sa vie de nomade, l'aventure des ports et des cités. Comme Jake dans le livre de Mc Kay, il n'est plus « un étalon sauvage, mais un cheval de trait avec le mors dans sa bouche et la croupière sous sa queue - et il aime ça" ». Howell est désormais sous le harnais d'une inspiration plus puissante. Il est l'homme de Jah. " Mort le 26 août 1975, Addis Ababa
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